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si au moins ça peut donner envie de lire ou relire Jourdan...
tu sais Rough même si j'ai reçu le prix Nobel de la BD j'ai su rester très simple tu peux me tutoyer
pour par exemple Potter j'ai quand même un peu honte qu'un CHuiche ne connaisse pas Jourdan alors que c'est en France qu'il était interdit (jusqu'en 71, la censure estimait que Crouton ridiculisait la police) il faut savoir que la Voiture immergée, Surboum pour quatre roues et les Cargos du crépuscule contiennent tous une pléthore de dessins d'une qualité stupéfiante
mais malheureusement le scénario des Cargos est un peu inférieur aux deux autres cliché de l'escroquerie à l'assurance-vie avec un faux cadavre et surtout cette impossible transformation médicale digne de Benoît Brisefer bon, je le recommande quand même mais évidemment soit en lecture hebdos la plus juste à mon avis encore que pour Tillieux il est intéressant d'avoir toutes ces merveilleuses cases à feuilleter d'un coup soit en brochés, VO si possible à cause des meilleures couleurs, au pire pour les fauchés ré-éditions des années 70 mais éviter comme la peste les "intégrales" ça se lit dans la cour de récréation du pensionnat, accroupi en dégustant ses Petit-Lu du quatre heures, puis ça se roule dans la poche de la blouse grise avant de rentrer en cours sous la férule du prof de latin
j'ai bien dit "tâcheron de la BD comme Hubinon" bon, tant qu'à faire c'était un parti-pris juste la volonté de distraire, des caractères plus intéressants que l'histoire elle-même, privilégier le récit plutôt que l'esthétique, ses seuls originalités consistant, comme d'ailleurs Hubinon, à mettre régulièrement de très gros plans de figurants qui cachent les héros en arrière-plan
mais de temps en temps, ici pour la première image du Signe Indien il fera un effort de composition
Désolé de ne pas pouvoir passer plus souvent. Je te lis avec plaisir, Mormi.
Tillieux est un pur génie : son découpage est digne des meilleurs storyboards. Sur chaque case il y a un point de vue photographique qui participe à la lecture et à la compréhension.
Non seulement il dessine les voitures comme personne, mais en plus il connaît toutes les ficelles, du gros plan au plan large, de la plongée à la contre-plongée, du premier au dernier plan ; j'ai parfois l'impression de voir un zoom en action, j'imagine que plusieurs caméras filment les voitures, je vois la mise au point passer du premier à l'arrière plan...
Les planches que tu montres constituent pour certaines des compositions que l'on retrouve en photo ou en peinture.
Supputant la maîtrise exceptionnelle qu'il avait à crayonner, je me suis toujours demandé s'il ne passait pas plus de temps sur ses compos.
Il donne l'impression d'avoir été faire des repérages sur site.
C'est tout à fait exceptionnel.
Il me semble que jusqu’à ce qu’un homme ait lu tous les livres anciens, il n’a aucune raison de leur préférer les nouveaux.
je suis sûr de vous en avoir déjà parlé mais je ne vois plus les illustrations en plus c'était il y a si longtemps que les objectiliens qui l'ont lu sont gâteux depuis longtemps donc je le remets pour la génération montante
dans son premier grand récit, Spirou 1953, Greg qui signe alors Michel Denys fera un gros clin d’œil au Franquin de 1948
[...] c'était il y a si longtemps que les objectiliens qui l'ont lu sont gâteux depuis longtemps [...]
C'est l'énorme avantage de la durée du forum dans le temps : en tant « qu'ancien » membre, Alzheimer me guette probablement. Donc, bientôt, je ne me souviendrai plus de tes messages, tandis qu'il est possible que toi, tu ne te souviennes plus des tiens et que tu les repostes...
Il me semble que jusqu’à ce qu’un homme ait lu tous les livres anciens, il n’a aucune raison de leur préférer les nouveaux.
un cas très curieux s'il avait gardé Spirou, celui-ci n'aurait jamais eu le succès qu'a rencontré le personnage de Franquin qui s'est complètement détaché de l'influence de son prédécesseur dès les Chapeaux Noirs il est d'ailleurs intéressant de voir en parallèle les deux aventures de Jijé contrastant avec les deux "vraies" Spirou
Le côté loufoque des personnages allié à une étonnant nervosité du dessin ne convenait pas vraiment au héros-titre d'un journal d'enfants n'oublions pas qu'en plus il se lance à fond dans l'histoire religieuse réaliste ensuite s'il y a certaines audaces dans Blondin & Cirage ça reste quand même une série divertissante plutôt classique sans grande audace
Ensuite son Valhardi et Jerry Spring, tous deux bien ficelés, intéressants, dessinés de façon très expressive, d'un trait allant à l'essentiel, mais là non plus rien qui le rende immortel
or en fait il avait un talent absolument stupéfiant mais il semble que personne n'ait voulu l'employer
regardez-moi ça
surréaliste
une scène vue cent fois, Marc Dacier...mais admirez cette caricature du grand patron flegmatique son bureau italien, son cigare, et le contraste avec la fébrilité du reporter
composition extravagante le dialogue off qui prend l'essentiel, le reporter qui vole, le staff ahuri
mais regardez-moi ces personnages ça vaut Dubout c'est une caricature remarquablement bien observée, pleine de réalisme malgré ses excès, les deux marins américains,le rastaquouère, Marie-Chantal, les existentialistes...
admirez la description de l'action il voit, se précipite, la foule suit et ces dos horizontaux
alors là on a à la fois la caricature de Dubout et un mouvement exceptionnel quand Franquin à la fin de sa vie dira que son rêve était de faire jouer une foule, honnêtement Jijé eût été plus doué pour cette fantaisie
là on touche au sublime à rapprocher du début de la Maison Préfabriquée quand Fantasio entraîne Spirou, puis des clients furieux poursuivant Fantasio, scène pour laquelle Franquin reprendra exactement le style de Jijé
en conclusion, je trouve très dommage que Jijé n'ait pas pu, pas su, pas voulu... faire toute une BD dans ce style échevelé
ben oui, justement c'est ce que j'essayais d'exprimer la démesure de Jijé, son sens du graphisme vivant, son talent pour la caricature en faisaient à mon avis un des premiers talents de la BD pour adultes (je ne veux pas dire la BD cochonne je veux dire des histoires qu'on apprécie plus à 30 ans qu'à 10)
Dans l'esprit de l'hebdo de Dupuis, le héros-titre, le groom, devait quand même plaire en premier lieu à des enfants, ce doit être un bon copain rassurant là où le rôle du Spirou de Jijé devenait à la fin d'être juste témoin des loufoqueries de Fantasio
donc Spirou et l'aventure, comme la plupart des histoires courtes le précédant (le fantôme, etc) ne colle pas vraiment au personnage et certaines élucubrations des Soucoupes Volantes par exemple ne sont qu'anecdotiques les deux héros restant quand même relativement enfantins
mais en fouillant un peu Jerry Spring et Valhardi on trouve parfois des situations surréalistes extrêmement originales
en tout cas ces deux pages qui servent juste de pub aux albums me paraissent grandioses
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