Merci pour ces expliquations qui viennent de loin. Ces rencontres avec André Franquin ont dû être passionnantes...
Je savais qu'il tenait beaucoup à ce petit personnage. Une personne qui l'a connu m'a raconté qu'en fait il dessinait un petit voisin qui était toujours très solitaire. Mythe ? Réalité ?
Le fait que ce soit une pièce qu'il désirait voir réaliser rajoute au côté bon enfant de Franquin. Qu'elle soit réalité aujourd'hui : un bel hommage.
A propos du côté gentil de Franquin, je vais vous raconter une histoire qui s'est passée début des années '80 devant mes yeux...
A part quelques objets publicitaires, des marionnettes et quelques pouets, la parabd n'existait pas. La BD c'était les bouquins et éventuellement les dédicaces.
J'avais juste 20 ans et je faisait régulièrement des salons pour obtenir des dédicaces.
Ce samedi d'octobre, je m'étais rendu au salon du livre de Bruxelles se tenant à l'époque à la place Rogier (pour ceux qui connaissent). Beaucoup de très grosses pointures : Jidhéem, Peyo, Leloup, Roba et .... Franquin plus des tas d'autres. Je ne parle pas des pratiquement inconnus à l'époque : Jannin, Chaland et j'en passe...
Bref, belles dédicaces en prespectives.
Je me mets dans la file pour Franquin (pas trop grande : une grosse dizaine de personnes) et devant moi, à deux places : un gamin de 10-12 ans qui faisait la file comme nous pour obtenir un dessin sur un bloc de feuilles.
Comme d'habitude dans ce genre d'endroits, on discute avec les voisins directs : on échange nos impressions et on parle de notre passion. L'enfant semblait être au centre des conversations dans la file : il était connu des habitués des dédicaces : selon eux il était utilisé par son père pour obtenir des dédicaces "spéciales" auprès des dessinateurs difficiles à approcher. Le père n'était visiblement pas le bienvenu dans la file (Vous comprendrez pourquoi par la suite).
Le père était effectivement là, à quelques mètres et j'avais entendu certains échanger des propos peu aimables avec lui. PLusieurs personnes voulaient même que l'on fasse sortir le gosse de la file. Je me demandais bien pourquoi mais je ne prenais pas part aux discussions.
Quand vint son tour, il s'est présenté à Franquin en pleurant disant que les "grands" l'avaient bousculé.
André Franquin lui dit de passer derrière, le fait assoir sur une chaise près de lui et commence à lui dessiner un personnage pour la dédicace. Arrivé au bout, l'enfant lui demande un autre personnage. Franquin tourne la page et fait la deuxième dédicace. Arrivé au bout, l'enfant lui demande une troisième dédicace. Il s'est exécuté. Dans la file le mécontentement se faisait de plus en plus fort et plusieurs personnes de dire tout haut que le jeu de l'enfant et de son père était connu et que derrière tout cela se cachait un faux collectionneur de dédicaces.
Au bout du troisième dessin, André Franquin nous annonce qu'il va faire une petite pose pour boire quelque chose. Il prend le gamin avec lui. Ils s'asseyent à une petite table juste à côté de celle où la future madame Rasta m'attendait (ce qui fait que je sais ce qu'il s'est passé durant cette pose). Il lui offre un coca et le gamin lui demande alors de lui faire des signatures "comiques" sur un petit carnet. Franquin s'exécute avec bonne grâce. Un ami d'André Franquin se joint à la table. Ils discutent et tout en discutant, Franquin griffonne des petits trucs sur la nappe en papier dont....un spirou première facture avec chapeau de groom (taille +/- 20 cm quand même).
Je signale qu'à l'époque il ne dessinait plus Spirou...
Il termine son verre et quitte la table. Le gosse déchire la nappe avec tous les dessins griffonnés.
Franquin reprend ses dédicaces. La personne devant moi lui explique que ce que vient de faire le gamin est habituel et qu'en fait ce ne sont pas des collectionneurs mais que son père est un marchand qui revend les dessins dans les foires et salons (pas d'internet à l'époque). Franquin lui répond que si c'est vrai ce n'est pas la première fois qu'il se fait avoir mais que de toutes façons, il ne peut pas supporter l'idée de voir un enfant pleurer pour obtenir un dessin.
Pour terminer l'histoire, je me suis rendu (chose qui m'arrive très rarement) le lendemain à la brocante aux vieux papiers et aux jouets qui se déroule au Shopping Center de Woluwé (toujours d'actualité tous les 3ème dimanche du mois). Le gamin et son père y tenaient un stand et vendaient ce jour là... des dédicaces d'André Franquin... Pour l'avoir entendu parler, je peux vous dire que le gamin savait très bien ce qu'il faisait.
Ce jour a marqué pour moi le début d'une très longue période sans dédicace car j'ai été littéralement dégoûté. je n'ai demandé une dédicace que dernièrement c'est à dire il ya 1 mois maximum...
Je savais qu'il tenait beaucoup à ce petit personnage. Une personne qui l'a connu m'a raconté qu'en fait il dessinait un petit voisin qui était toujours très solitaire. Mythe ? Réalité ?
Le fait que ce soit une pièce qu'il désirait voir réaliser rajoute au côté bon enfant de Franquin. Qu'elle soit réalité aujourd'hui : un bel hommage.
A propos du côté gentil de Franquin, je vais vous raconter une histoire qui s'est passée début des années '80 devant mes yeux...
A part quelques objets publicitaires, des marionnettes et quelques pouets, la parabd n'existait pas. La BD c'était les bouquins et éventuellement les dédicaces.
J'avais juste 20 ans et je faisait régulièrement des salons pour obtenir des dédicaces.
Ce samedi d'octobre, je m'étais rendu au salon du livre de Bruxelles se tenant à l'époque à la place Rogier (pour ceux qui connaissent). Beaucoup de très grosses pointures : Jidhéem, Peyo, Leloup, Roba et .... Franquin plus des tas d'autres. Je ne parle pas des pratiquement inconnus à l'époque : Jannin, Chaland et j'en passe...
Bref, belles dédicaces en prespectives.
Je me mets dans la file pour Franquin (pas trop grande : une grosse dizaine de personnes) et devant moi, à deux places : un gamin de 10-12 ans qui faisait la file comme nous pour obtenir un dessin sur un bloc de feuilles.
Comme d'habitude dans ce genre d'endroits, on discute avec les voisins directs : on échange nos impressions et on parle de notre passion. L'enfant semblait être au centre des conversations dans la file : il était connu des habitués des dédicaces : selon eux il était utilisé par son père pour obtenir des dédicaces "spéciales" auprès des dessinateurs difficiles à approcher. Le père n'était visiblement pas le bienvenu dans la file (Vous comprendrez pourquoi par la suite).
Le père était effectivement là, à quelques mètres et j'avais entendu certains échanger des propos peu aimables avec lui. PLusieurs personnes voulaient même que l'on fasse sortir le gosse de la file. Je me demandais bien pourquoi mais je ne prenais pas part aux discussions.
Quand vint son tour, il s'est présenté à Franquin en pleurant disant que les "grands" l'avaient bousculé.
André Franquin lui dit de passer derrière, le fait assoir sur une chaise près de lui et commence à lui dessiner un personnage pour la dédicace. Arrivé au bout, l'enfant lui demande un autre personnage. Franquin tourne la page et fait la deuxième dédicace. Arrivé au bout, l'enfant lui demande une troisième dédicace. Il s'est exécuté. Dans la file le mécontentement se faisait de plus en plus fort et plusieurs personnes de dire tout haut que le jeu de l'enfant et de son père était connu et que derrière tout cela se cachait un faux collectionneur de dédicaces.
Au bout du troisième dessin, André Franquin nous annonce qu'il va faire une petite pose pour boire quelque chose. Il prend le gamin avec lui. Ils s'asseyent à une petite table juste à côté de celle où la future madame Rasta m'attendait (ce qui fait que je sais ce qu'il s'est passé durant cette pose). Il lui offre un coca et le gamin lui demande alors de lui faire des signatures "comiques" sur un petit carnet. Franquin s'exécute avec bonne grâce. Un ami d'André Franquin se joint à la table. Ils discutent et tout en discutant, Franquin griffonne des petits trucs sur la nappe en papier dont....un spirou première facture avec chapeau de groom (taille +/- 20 cm quand même).

Je signale qu'à l'époque il ne dessinait plus Spirou...
Il termine son verre et quitte la table. Le gosse déchire la nappe avec tous les dessins griffonnés.
Franquin reprend ses dédicaces. La personne devant moi lui explique que ce que vient de faire le gamin est habituel et qu'en fait ce ne sont pas des collectionneurs mais que son père est un marchand qui revend les dessins dans les foires et salons (pas d'internet à l'époque). Franquin lui répond que si c'est vrai ce n'est pas la première fois qu'il se fait avoir mais que de toutes façons, il ne peut pas supporter l'idée de voir un enfant pleurer pour obtenir un dessin.
Pour terminer l'histoire, je me suis rendu (chose qui m'arrive très rarement) le lendemain à la brocante aux vieux papiers et aux jouets qui se déroule au Shopping Center de Woluwé (toujours d'actualité tous les 3ème dimanche du mois). Le gamin et son père y tenaient un stand et vendaient ce jour là... des dédicaces d'André Franquin... Pour l'avoir entendu parler, je peux vous dire que le gamin savait très bien ce qu'il faisait.
Ce jour a marqué pour moi le début d'une très longue période sans dédicace car j'ai été littéralement dégoûté. je n'ai demandé une dédicace que dernièrement c'est à dire il ya 1 mois maximum...
Commentaire